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26.01.2021

Règlementation

RE 2020 : les équipements techniques challengés

Comme nous l’avons expliqué précédemment, la RE 2020 introduira, l’année prochaine, un changement majeur : la réglementation orientera désormais la construction neuve vers une conception favorisant de faibles émissions de gaz à effet de serre.

L’orientation bioclimatique et le choix des matériaux de construction joueront bien sûr un rôle majeur. Mais il ne faut pas minimiser pour autant l’importance des équipements techniques.

Le choix du système de production du chauffage et de l’eau chaude sanitaire, ainsi que des auxiliaires tels les pompes et les circulateurs, pèseront de tout leur poids dans le calcul global.

Blog RE2020 - épisode 2

Les deux versants concernés

Le pilier carbone de la RE 2020, rappelons-le, s’appuiera sur l’analyse de cycle de vie du bâtiment. Or, l’impact des équipements techniques se fera ressentir à deux niveaux.

D’une part, le bilan carbone du produit en lui-même jouera son rôle, d’autant qu’une chaudière ou une pompe à chaleur contiennent des composants multiples, qui peuvent provenir de destinations lointaines.

La caractérisation de l’ensemble des composants devrait donc faire apparaître, pour chaque famille d’équipements techniques, des différences notables. Mais le poids de ces équipements jouera également tout au long du cycle de vie des bâtiments, du fait de leur contribution au chauffage, à l’eau chaude sanitaire et éventuellement au rafraîchissement.

Ainsi, une chaudière fioul (prohibée, évidemment, en construction neuve) grèverait le bilan carbone d’un bâtiment, au contraire par exemple d’une chaudière au bois ou d’une pompe à chaleur très performante.

L’énergie, selon un calcul réalisé par le syndicat d’industriels Uniclima, pèse d’ailleurs pour 21 % du bilan carbone d’un bâtiment.

Boucle d’eau chaude ou électricité ?

C’est d’ailleurs sur cette contribution significative au bilan carbone qu’a joué la filière électrique pour tenter de revenir en force à la faveur de la RE 2020.

La RT 2012 avait en effet lourdement pénalisé le chauffage électrique, qui a quasiment disparu des constructions neuves.

Dans le moteur de calcul, l’électricité est en effet, depuis 2013, affectée d’un coefficient de 2,58 pour le calcul de l’énergie primaire, contre 1 pour le gaz et 0,8 pour le bois.

Or, ce coefficient pourrait être abaissé à 2,3, ce qui suffirait à rendre le chauffage électrique compétitif dans les calculs par rapport à la boucle d’eau chaude. Et ce d’autant plus que la production nucléaire est réputée faiblement émettrice de gaz à effet de serre…

RE 2020 - maison verte

Le 24 novembre dernier, le Gouvernement a précisé les contours de la RE 2020, et annoncé que le gaz serait progressivement chassé des logements neufs, du fait des plafonds de carbone imposés.

Plus de chaudières, donc. Le biogaz, issu de la méthanisation des déchets, apporterait certes une réponse valable, mais le Gouvernement semble lui préférer deux autres usages : les logements existants et le transport. C’est donc bien vers l’énergie électrique que les promoteurs et constructeurs se tourneront massivement.

Mais attention, cela ne signifie pas la fin de la boucle d’eau chaude. Le tristement célèbre « grille-pain », ce convecteur électrique générant des factures lourdes et peu de confort, n’a pas les faveurs du Gouvernement.

Ne reste alors qu’une solution : la pompe à chaleur. Déjà très en vogue, elle devrait poursuivre sa route, avec d’autant plus d’atouts qu’elle peut assurer une production de froid. Reste à déterminer si elle couvrira tous les besoins, ou si des dérogations seront accordées dans certaines zones climatiques, notamment les plus rudes, où des chaudières gaz continueraient à s’avérer utiles.

Place aux PEP

Quelle que soit l’issue de cette bataille, un document jouera un rôle-clé : le PEP écopassport. Ce « profil environnemental produit », développé au niveau européen, existe depuis quelques années.

Pendant des fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) pour les matériaux de construction, il rassemble, à partir d’une méthode normalisée, toutes les informations relatives à l’analyse du cycle de vie des équipements techniques du bâtiment.

Les fabricants sont nombreux à s’être engagés dans cette démarche qui a pour mérite de faciliter la comparaison entre différents produits, sur la base d’une méthode commune.

Comme l’ensemble des produits de la construction, les équipements techniques se retrouvent donc soumis à des exigences plus strictes dans le cadre de cette future RE2020, dont on ne connaît encore que les contours.

Un défi que des groupes industriels comme Wilo, rompus aux évolutions réglementaires et à la pression normative, sauront relever dans l’intérêt de l’ensemble des acteurs du génie climatique.