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04.08.2020

Culture générale

La France et la ré-industrialisation

Made in France

Délocalisations et compétitivité

La toute fin du 20ème siècle et le début du 21ème siècle ont vu les industriels délocaliser leur production pour réduire leurs coûts. Le coût de production représentait alors le critère numéro un pour l’industrie en général.

Mais l’externalisation était aussi envisagée lorsque les entreprises ne voulaient plus gérer certaines de leurs activités. On pense notamment à la délocalisation des centres d’appels.

Ce mode de fonctionnement, qui était déjà discuté ces dernières années avec la montée du "Made in France", se voit maintenant complètement remis en cause avec l'irruption de la crise sanitaire liée à la Covid 19.

De nombreux arguments en faveur d'une ré-industrialisation

La valeur du «capital» industriel

Le recul industriel dans les pays occidentaux a mené au constat que la force économique d’un pays ne reposait pas uniquement sur sa capacité à concevoir des produits technologiques mais aussi sur sa capacité à les fabriquer.

La réalité s'impose: posséder une industrie maitrisant les différentes technologies industrielles de fabrication et de production représente une réelle force pour un pays et elle procure en plus une indépendance sur la scène mondiale.

Pour un Etat, garder une longueur d’avance technologique se révèle être une stratégie constructive à long terme. De ce fait, les transferts de technologies vers des pays tiers deviennent potentiellement risqués.

Un meilleur contrôle des ressources

A tout cela s’ajoute la prise de conscience sur la nécessité de préservation de l’environnement, et donc sur le contrôle des déchets et l’utilisation raisonnée des ressources.

Certains scandales de fabrication non éthique ou de non gestion de produits toxiques dans des pays aux normes peu contraignantes ont d'ailleurs participé à cette prise de conscience.

L’industrie locale, pourvoyeuse de valeur

Le maillage industriel local s’avère aussi être un outil performant pour maintenir le tissu social et l’emploi régional. Cela aide au maintien du niveau de richesse du pays, d’autant que le prix de la main-d’œuvre, notamment en Chine, a augmenté.

L’évolution technologique

Les nouvelles technologies liées à la digitalisation ainsi que des centres de R&D performants permettent de développer une vraie valeur ajoutée au sein d'un tissu industriel national.
Cela constitue une impulsion supplémentaire en faveur du renouveau industriel, notamment hexagonal.

Logo La French Fab

L'étendard de l'industrie française

Dans ce contexte de ré-industrialisation, le label La French Fab, lancé en 2017 et qui représente l’industrie française en mouvement, prend toute son importance.
La French Fab incarne les entreprises, acteurs économiques, institutions et sites industriels situés en France qui se reconnaissent dans la volonté de développer l’industrie française.
Ses ambitions sont multiples et tendent principalement vers une transformation et une modernisation de l'industrie française à l'aide des concepts et technologies issus de l'Industrie du Futur.

Voir le site de La French Fab

Une prise de conscience

Les arguments en faveur de la ré-industrialisation ne manquent donc pas et on constate qu'ils sont largement antérieurs à la crise sanitaire actuelle.

Celle-ci a surtout contribué à mettre en lumière un besoin essentiel, argument majeur en faveur de la ré-industrialisation: la nécessité d'une indépendance nationale en matière d'industrie...

Indépendance concernant des biens utiles sans être innovants, comme par exemple des masques sanitaires, mais indépendance aussi dans la chaîne de production et la sous-traitance, pour éviter toute interruption de production et rupture d'approvisionnement.

C'est pourquoi les pouvoirs publics appellent maintenant à "rebâtir notre souveraineté nationale et européenne".

Si l'on regarde les chiffres on s'aperçoit que le chemin va être long avant de parvenir à rebatir cette souveraineté :

  • Actuellement, 64% de la consommation finale des ménages est importée. (voir source)
  • Concernant les médicaments et le textile on se rapproche de 80% de consommation importée.

Un travail de longue haleine

La mise en oeuvre d'une nouvelle politique industrielle va donc prendre beaucoup de temps.

Dans un document publié en mars dernier, "Une nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe", la Commission Européenne estime même que cette transformation pourrait prendre une génération.

En France, le Conseil National de l’Industrie placé auprès du Premier ministre planche sur un plan d’action qui sera prochainement soumis au gouvernement et sera intégré au plan de relance, qui devrait être présenté en septembre.

De nombreuses contraintes

En France la ré-industrialisation risque de se heurter aussi à de nombreuses contraintes stucturelles.

Une de ces contraintes est liée au coût de la main d'oeuvre hexagonale aboutissant à des produits made in France trop chers.

Pour sortir de cette problématique l'idée d'un saut qualitatif est mise en avant: s'extraire de l'extrème concurrence sur les coûts en privilégiant une production innovante et de qualité semble être le meilleur moyen d'avancer sur ce sujet.

Il faudrait aussi essayer de désserrer l'étau administratif lié aux procédures environnementales, archéologiques ou de permis de construire, sans pour autant diminuer les exigeances, notamment écologiques.

Enfin se pose la question de l'accès au foncier: faudra t-il préserver des surfaces pour l'industrie dans le cadre de nouvelles mesures pour répondre aux besoins des entreprises ?

Toutes ces questions attendent des réponses, le plan de relance présenté bientôt par le gouvernement devrait en apporter un certain nombre.